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Cinq idées de séries : « Niabla » , « Pachinko », « Nautilus », « Sort of », « Bad Monkey »

LA LISTE DE LA MATINALE
Face à l’inévitable perspective du sevrage postolympique, plates-formes et chaînes ne sont pas chiches pour cette dernière ligne droite estivale. Pendant que Canal+ propose de découvrir les bas-fonds de la capitale économique ivoirienne, Apple TV+ se balade dans l’archipel floridien des Keys et remonte le temps entre Japon et Corée, France.tv Slash s’aventure – encore – dans les abysses, et Teva vous invite au Canada.
L’ouverture de Niabla, qui montre une jeune femme captive dans un hôtel de passe de l’un des immenses faubourgs d’Abidjan, témoigne immédiatement de la maîtrise du réalisateur Alex Ogou. Tout au long des huit épisodes de ce thriller, on retrouvera la scansion de ces moments de tension, cette manière d’exprimer la violence d’un lieu qui écrase souvent ses habitants. Mais Niabla n’est pas seulement un polar. C’est aussi une exploration des strates de la métropole ivoirienne, des galeries d’art contemporain où se côtoient artistes et narcotrafiquants aux petits maquis où l’on échappe quelques instants à la cacophonie urbaine.
La jeune femme en question s’appelle Siablé, elle est métisse (son interprète, Aude Forget, est aussi coscénariste) et est partie sur un coup de tête dans sa ville natale, où elle n’a pas mis les pieds depuis vingt ans. Elle y retrouve sa demi-sœur, Adjoua (Christelle Gougoué), qui disparaît aussitôt, forçant la néophyte à faire l’apprentissage des bas-fonds d’Abidjan, entre commerce des stupéfiants et proxénétisme. L’écrivain Gauz, également coauteur, interprète Yao, un policier alcoolique qui tente de reprendre pied. Il n’est sûrement pas pour rien dans la richesse langagière de la série, dont le moindre mérite n’est pas de faire entendre le français d’Abidjan dans tout son éclat. T. S.
Série créée par Aude Forget, Anthony Martin et Gauz, réalisée par Alex Ogou, avec Aude Forget, Gauz, Christelle Gougoué, Pol White, Ephraim Oka (France, Côte d’Ivoire, 2023, 8 × 55 minutes). Sur Polar+, les trois premiers épisodes le 19 août à 22 h 40, puis le lundi à 22 h 40, et sur myCanal, le premier épisode en accès libre sur YouTube.
Décalée du milieu vers la fin de l’été, la deuxième saison de l’adaptation, par l’Américaine Soo Hugh, du roman de l’Américano-Coréenne Min Jin Lee, confirme les qualités esthétiques et l’ambition romanesque de cette saga historique qui suit le destin d’une famille d’immigrés coréens, de la colonisation par le Japon au début du XXe siècle jusqu’au krach de 1989. Reprenant le dispositif narratif qui consiste à faire dialoguer le destin de Sunja, fille d’immigrés coréens au Japon, avec celui de son petit-fils, banquier à New York dans les années 1980, cette saison traverse la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre de Corée, pour huit épisodes riches en péripéties et en sentiments.
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